Contre le gaspillage alimentaire des ménages : aller au-delà de la sensibilisation

Jusqu’à 30% de l’alimentation mondiale est jetée : il est donc crucial de comprendre pourquoi les gens jettent la nourriture. Une revue de littérature récente montre que, bonne nouvelle, personne n’aime gaspiller l’alimentation. Si les ménages savent qu’ils ne devraient pas jeter, alors, leur dire de ne pas le faire n’aura pas vraiment d’impact. La clé réside dans la compréhension et l’action sur les facteurs entremêlés qui amènent les ménages à gaspiller même s’ils savent qu’ils ne devraient pas.

L’alimentation locale, bonne pour l’économie ? De l’intérêt de regarder tous les aspects de la question

L’alimentation locale est-elle bonne pour l’économie ? Deux articles académiques publiés en 2017 par des chercheurs de l’Université d’Idaho (Etats-Unis) présentent une méthodologie de calcul de la contribution économique des systèmes alimentaires locaux, et interpellent sur la nécessité de dépasser les analyses rapides trop souvent faites dans ce domaine. Ils soulignent que les actions en faveur de l’alimentation locale ont du mal à trouver leur place dans la théorie économique classique et que les partisans d’une alimentation locale devraient plutôt se focaliser sur l’identification et la quantification des externalités associées.

Point d’étape sur les bénéfices environnementaux de l’agriculture urbaine

Une équipe de recherche de la Technical University of Denmark et du Massachusetts Institute of Technology a rassemblé l’information scientifique existante sur les principales formes d’agriculture urbaine présentes dans les climats des pays développés. Leur travail montre qu’étant donnée la grande diversité de l’agriculture urbaine, les preuves scientifiques de ses bénéfices environnementaux sont encore lacunaires. Leur article met cependant en évidence trois facteurs qui jouent un rôle dans la pertinence environnementale du développement de l’agriculture urbaine : la méthode de production, le produit et la localisation des cultures.

Quelle autonomie alimentaire des régions urbaines ?

Est-il possible pour une région urbaine de se nourrir seulement de la production des terres environnantes ? Réponse rapide : non. C’est ce que montrent deux articles académiques récents tout en présentant une méthodologie que toute ville peut utiliser pour connaître son niveau d’autonomie alimentaire actuel, et la façon dont celui-ci pourrait évoluer en fonction de différentes politiques mises en œuvre.

Accès à l’alimentation en ville : pas de développement des initiatives sans compréhension de leur modèle d’affaires

Dans le cadre du projet FRUGAL, des chercheuses des Universités de Saint-Etienne et de Lyon ont élaboré une typologie des modèles d’affaires des organisations qui œuvrent à une plus grande justice alimentaire afin de mieux comprendre les enjeux liés à leur développement. La typologie met en lumière quatre modèles d’affaires qui ont chacun des enjeux propres. L’analyse du modèle d’affaires est d’abord utile aux organisations elles-mêmes. Elle l’est aussi pour les institutions qui soutiennent ces projets.

Du bon rythme des politiques alimentaires locales…

A quelle vitesse la politique alimentaire locale peut-elle aller étant donnés les acteurs et les représentations en place sur un territoire ? L’analyse des prémices de la politique alimentaire dans un département français, la Sarthe, depuis le début des années 2000, met en lumière deux stratégies possibles, et l’importance de l’animation territoriale pour réconcilier ampleur des enjeux et capacité de changement des acteurs.

Au delà des promesses : agriculture urbaine et justice alimentaire…

L’agriculture urbaine est à la mode dans les pays industrialisés et bénéficie d’une image assez positive en termes d’impact social. Mais qu’en est-il vraiment ? Des chercheuses de la Portland State University et de l’Université du Michigan ont passé en revue les publications scientifiques sur le sujet aux États-Unis et au Canada afin de cartographier les liens entre agriculture urbaine et justice alimentaire.

Les mille façons de partager la nourriture en ville

Les pratiques de partage de nourriture reviennent sur le devant de la scène avec la prise de conscience autour du gaspillage alimentaire et de ses impacts environnementaux, ainsi que l’avènement de l’« économie du partage ». Les chercheurs du projet SHARECITY ont développé une typologie des initiatives de partage d’alimentation qui montre qu’elles vont bien au-delà que le simple échange d’aliments, et qu’elles prennent une grande diversité de formes. Leur travail peut inspirer des villes qui souhaitent mettre en place un écosystème de partage alimentaire.

Soutenir les groupes d’achat alimentaire requiert une double stratégie

Les groupes d’achat alimentaire comme les AMAP ont deux facettes : d’un côté, ils appartiennent à un mouvement social plus large qui plaide pour la transition écologique, et ils cherchent à ce titre à contribuer à des changements systémiques. De l’autre, ils le font à travers un type très spécifique d’activisme, qui consiste à mettre en place des solutions concrètes (plutôt que de protester ou de faire du plaidoyer). Les deux facettes de leur activité requièrent un soutien différent, et il ne faut pas sous-estimer la dimension entrepreneuriale de leur activité.